GRANDE CONSOUDE

GRANDE CONSOUDE

Symphytum officinale
Famille des Borraginacées

NOMS COMMUNS :
Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers, Oreille d’âne, Langue de vache, Confée, Pecton

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :
Des tanins, du mucilage, de l’allantoïne, une huile essentielle

PARTIES UTILISÉES :
La racine et les feuilles

DESCRIPTION :
La grande consoude est une plante vivace à racine longue, pivotante, épaisse, noirâtre, charnue. Elle donne naissance à une tige de 50 cm à 1 mètre, velue, hérissée, robuste. Les feuilles, alternes, sont ovales, lancéolées, aiguës, entières, un peu ondulées sur les côtés, d’un beau vert foncé. Les fleurs, pourpre violacé ou blanches, visibles de mai à juin, sont groupées en retombantes. Le fruit est entouré par un calice persistant.

 

CULTURE ET RÉCOLTE :
Préférant les lieux humides, la grande consoude est fréquente au bord des rivières, dans les sols frais et riches des prairies. Commune dans toute l’Europe, elle ne pousse pas à grandes altitudes. Abondantes dans la nature, on peut la multiplier en semant les graines dès leur maturité. Il suffit ensuite d’éclaircir en arrachant quelques petits pieds. Récoltez les racines au printemps dès que la plante sort ou à l’automne, après la végétation. Après l’avoir arrachée, lavez-la pour la débarrasser de la terre, coupez-la en tronçons de 1 ou 2 cm, faites-la sécher dans des endroits secs et aérés. Récoltez les feuilles pendant toute la durée de la végétation.

Période de récolte : on extrait la racine vers la fin de l’automne et on cueille les feuilles toute l’année.

Conservation : faire sécher les racines au soleil en coupant en long les plus grosses, si nécessaire. Sécher les feuilles à l’ombre et conserver à l’abri de la poussière et de l’humidité.

PROPRIÉTÉS :
- Émolliente
- Béchique
- Astringente
- Sédatif
- Expectorante
- Vulnéraire
INDICATIONS :
- Toux
- Bronchites
- Diarrhées
- Pertes blanches
- Hémorroïdes
- Ulcères variqueux
- Brûlures
- Entorses
- Rhumatismes

Utilisations officinales : toute la plante contient des substances cicatrisantes et expectorantes.
Elle est aussi utilisée en compresses sur les entorses, les contusions et accélere la consolidation des fractures.
Elle tire ses vertus de l’allantoïne, substance qui, stimulant la multiplication cellulaire, accélère la guérison. En agissant comme inhibiteur bactérien, elle ralentit la croissance des bactéries jusqu’à ce qu’elles soient détruites.
Mais attention, les feuilles contiennent un alcaloïde qui, consommé en trop grandes quantités ou trop souvent, peut être nocif (troubles hépatiques). Une consommation occacionnelle n’est absolument pas contre-indiquée. Il ne faut en aucun cas consommer la racine.
Sa richesse en vitamine B12, fait rare puisqu’on croyait encore récemment ne pouvoir la trouver que chez les animaux, en fait un anti-anémique sans pareil et convient tout à fait dans le cadre d’une alimentation végétarienne.
Pour ses propriétés émollientes, cicatrisantes et expectorantes, la consoude est recommandée pour éliminer les catarrhes des bronches, calmer les douleurs et guérir les ulcères de l’estomac et du duodénum ainsi que les hémorroïdes, les hernies et les lésions du foie. Elle est encore considérée comme remède souverain contre les blessures, les ulcères ou les plaies internes ou externes au corps. Elle contribue à la guérison des fractures des os dont elle stimule et accélère la soudure. On la conseille aussi contre les rhumatismes, la goutte et l’arthrose.

Mode d’emploi :

infusion : Verser un litre d’eau bouillante sur 3 ou 4 poignées (100-200 g) de racines desséchées et concassées et laisser macérer toute une nuit (de toute façon, pendant deux heures au moins). Consommer dans les 24 heures.
Poudre : Piler au mortier un morceau de racine desséchée pour en obtenir une poudre très fine. Prendre quelques cuillerées dans la journée.
Teinture : Faire macérer pendant une douzaine de jours 30 g de racines desséchées dans 120 g d’alcool à 60″. Prendre 20 gouttes, deux ou trois fois par jour.
Usage externe :

L’infusion précitée peut aussi être employée en gargarismes, injections, lavages

 La plante fraîche (les racines surtout) peut être appliquée directement en catablessures, les fractures, les brûlures, les crevasses, les enflures des articulations,
les ulcères variqueux. Pendant la mauvaise saison, lorsqu’il est impossible de répérer

la plante fraîche, les cataplasmes peuvent être remplacés par des compresses trempées dans l’infusion de plantes desséchées.

Utilisations culinaires : les feuilles peuvent être utilisées en potages ou en salades.

UN PEU D’HISTOIRE :
Déposée de nuit sur le rebord de la fenêtre d’une jeune fille, une feuille de consoude indiquait symboliquement que l’homme qu’elle épousera n’aura pas une vie de tout repos.

Glissée dans les bagages, la grande consoude empêche ceux-ci d’être volés, c’est du moins ce que l’on assurait autrefois sur le Transsibérien.
  ATTENTION :
Réserver cette plante à l’usage externe : ne pas avaler, elle peut provoquer un syndrome veino-occlusif chez certaines personnes.

ATTENTION, risque de confusion avec la digitale TOXIQUE !
La rosace de la consoude qui apparaît au départ de la végétation peut être confondue avec celle de la digitale ! Mais au toucher, le risque est limité : la consoude est rude à cause de ses soies assez raides, parfois piquantes, son vert est plutôt tendre à foncé, tandis que la digitale est douce, d’un vert plus argentée à cause de son duvet velouté, agréable au contact. En floraison, la digitale présente une longue hampe munie de grandes corolles pourpres. C’est une plante toxique dans toutes ses parties.

UTILISATION CULINAIRE de la consoude : tout est comestible dans cette plante. Les feuilles jeunes peuvent être ajoutées dans les salades. Personnellement, je n’aime pas trop à cause de leur contact un peu rude sur la langue, même hachées, je les utilise surtout cuites : en beignet, bien sûr, mais aussi en farcis, en nem, en dolmades, quand on a la chance de trouver des feuilles de belle taille ; en soupe également, en purée. Les boutons floraux sont délicieux cuisinés à la façon des « brocolis » ou en « asperges ». Le goût très iodé de la plante, à forte odeur de poisson, est très étonnant !

Filets de consoude16 feuilles de consoude
250 g de farine 2 œufs 3 verres de laithuile ou beurre citron crème fraîche assaisonnement

(au goût ressemble beaucoup à un filet de sole)

Préparez une pâte à beignets épaisse avec farine, œufs, lait, 1 c à s d’huile et l’assaisonnement.

Versez dans un plat.

Appliquez les feuilles 2 à 2, leur pilosité abondante leur permet de s’accrocher ensemble comme un véritable velcro.

Préchauffez la friture dans une poêle. Pendant ce temps, baignez les feuilles assemblées (chaque face) dans la pâte.

Passez à la friture ; lorsque chaque face est dorée, dressez dans le plat de service.