VERVEINE OFFICINALE

VERVEINE OFFICINALE

Verbena officinalis
Famille des Verbénacées

 

NOMS COMMUNS :

Herbe sacrée, Herba aux sorciers, Herbe de tous les maux, Herbe aux enchantements, Verveine commune, Herbe de sang

 

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :

Du tanin, du mucilage, une huile essentielle,de la saponine

 

PARTIES UTILISÉES :

La partie aérienne

 

DESCRIPTION :

La verveine officinale est une plante vivace à racine fusiforme, jaunâtre, chevelue. La tige, de 30 à 60 cm, est raide, dressée, rameuse. Les feuilles, opposées, ovales, oblongues, sont profondément découpées en lobes dentés. Les fleurs, violet pâle, visivles de juin à octobre, sont groupées en épi lâche terminal; le fruit se compose de 4 akènes qui se séparent à maturité.

 

CULTURE ET RÉCOLTE :

Commune en Europe, ne dépassant pas 1 500 mètres d’altitude, la verveine officinale se multiplie par semis des graines à l’automne ou au printemps ou par boutures. La récolte des plantes s’effectue juste avant la floraison. Réunissez-les en bouquets et suspendez-les dans des locaux secs et aérés.

Période de récolte : pendant tout l’été.

Conservation : faire sécher à l’air et à l’ombre et conserver en sachets à l’abri de la poussière et de l’humidité.

 

PROPRIÉTÉS :

- Digestive

- Astringente

- Diurétique

- Dépuratives

- Antispasmodique

- Anti-inflammatoire

- Adoucissante

INDICATIONS :

- Vertiges

- Migraines

- Rhumatismes

- Fatigue

- Grippe

- Crevasses

 

Utilisations officinales : la plante contient des substances toniques, sédatives, antispasmodiques, fébrifuges, antirhumatismales stomachiques, fortifiantes et préparatoires de l’accouchement.

Indications : l’usage le plus fréquent auquel la destine la médecine familiale est celui de calmer les douleurs dues aux rhumatismes et aux névralgies (migraines et névralgies du trijumeau).

Mode d’emploi :

infusion: Laisser macérer pendant un quart d’heure une cuillerée à dessert de plantes sèches dans une tasse d’eau bouillante. Prendre 2 ou 3 tasses par jour.
Poudre: Piler au mortier une certaine quantité de plantes sèches et prendre la moitié d’une cuillerée Àcafé de cette poudre, 4 ou 5 fois par jour, avec du miel, de la confiture ou en cachets.
Extrait fluide (à la pharmacie): Prendre de 2 à 5 g dans la journée.
Vin: Laisser macérer de 12 à 15 jours 60-70 g de plantes desséchées et émiettées dans un litre de bon vin blanc sec. Presser, filtrer et prendre 3 ou 4 patits verres par jour comme tonique, apéritif et contre l’anémie.
Usage externe:

Appliquer un cataplasme de feuilles fraîches sur les parties souffrant de rhumatismes ainsi que sur les contusions et les ecchymoses. Pour en augmenter l’efficacité, faire cuire les feuilles dans du vinaigre (une poignée par litre et laisser cuire 10 minutes).

UN PEU D’HISTOIRE :

Elle a été, partout et longtemps, la plante magique par excellence. Si bien que Matthiole était encore en droit d’écrire à la fin du XVIè siècle: «Les magiciens perdent leur sens et entendement à l’endroit de cette herbe. Car ils disent que ceux qui s’en seraient frottés obtiendront tout ce qu’ils demanderont, ayant opinion que cette herbe guérit des fièvres et fait aimer la personne et, en somme, qu’elle guérit de toutes les maladies et de plusieurs autres.»

Les Romains l’avaient dédiée à Vénus (ils l’appelaient Veneris herba : herbe de Vénus ou Veneris vena : veine de Vénus) car ils la croyaient propre à rallumer les feux d’un amour près de s’éteindre; ils en offraient des bouquets porte-bonheur pour le nouvel an, la mettaient à tremper dans de l’eau dont ils arrosaient les salles de banquet afin de réjouir le cœur des convives. Les druides, avant le sacrifice, lavaient leurs autels avec de l’infusion de fleurs de verveine. Chez les Germains, les prêtresses s’en couronnaient.

Plus tard, elle entra dans la confection de la plupart des philtres (surtout ceux d’amour), servit à prédire l’avenir, à jeter des sorts ou à les lever (par exemple, le chasseur, qui pensait qu’il ratait son gibier parce qu’on avait ensorcellé son fusil, annulait le «mauvais œil» en frottant son arme avec de la verveine), à protéger les maisons contre les esprits malins (on en accrochait une branche à la porte) et aujourd’hui encore, dans différentes régions, on dit d’un enfant qui en portera sur lui qu’il «sera bien élevé, éveillé, de bonne humeur et aimera les sciences».

 

ATTENTION :

Ne doit pas être utilisée chez la femme enceinte.

Ne pas dépasser les doses prescrites, car la verveine peut provoquer des vomissements.

VALÉRIANE

VALÉRIANE


Valeriana officinalis
Famille des Valérianacées

 

NOMS COMMUNS :

Herbe aux chats, Herbe aux coupures, Herbe à la femme battue, Guérit-tout, Herbe de Notre-Dame, Herbe de saint Georges

 

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :

Une essence, un glucoside, un alcaloïde, de l’amidon, de la gomme

 

PARTIES UTILISÉES :

Les racines

 

DESCRIPTION :

La valériane est une plante vivace à souche verticale brun-fauve, aux racines épaisses. La tige, qui peut atteindre 1 mètre, est cylindrique, striée, dressée, un peu rameuse au sommet. Les feuilles, opposées, sont profondément divisées en 7 à 21 folioles oblongues, pointues, largement ciselées. Les fleurs, petites, blanc rosé, visibles de mai à août, sont groupées en corymbes à l’extrémité de la tige. Le fruit est ovale, surmonté d’une aigrette plumeteuse.

 

CULTURE ET RÉCOLTE :

Très commune en Europe, la valériane préfère les sols frais et humides, elle ne pousse pas au-dessus de 1 000 mètres d’altitude. Sa multiplication se réalise par semis des graines au printemps, ou par division des touffes à l’automne. La récolte s’effectue à l’automne, les racines sont lacées, coupées, mises à sécher dans des locaux chauds.

 

PROPRIÉTÉS :

- Calmante

- Diurétique

- Antispasmodique

- Expectorante

- Analgésique

 

INDICATIONS :

- Insomnie

- Anxiété

- Fatigue

- Petites blessures

 

 

 

 

 

 

 

UN PEU D’HISTOIRE :

Hippocrate et Dioscoride (Antiquité grecque) la recommandaient pour traiter l’insomnie. En grec ancien, le nom de la plante était « Phu », une allusion à l’odeur fétide qui se dégage des racines séchées et des fleurs fanées.

Les anciens Romains l’employaient pour combattre les palpitations et l’arythmie.

La célèbre abbesse et herboriste allemande Hildegarde de Bingen (Moyen Âge) recommandait la valériane comme tranquillisant et somnifère.

Dès la fin du XVIe siècle, les Européens ont commencé à l’employer pour soigner l’épilepsie.

De leur côté, les Amérindiens calmaient les convulsions épileptiques en prisant de la poudre de racines de valériane et l’utilisaient également pour soigner les blessures.

Durant la Première Guerre mondiale, les Européens ont pris de grandes quantités de valériane pour calmer la nervosité causée par les bombardements.

 

BEAUTÉ :

Une décoction de racine de valériane constitue une bonne lotion rafraîchissante pour le visage et un additif relaxant pour le bain.

 

ATTENTION :

Déconseillée au cours de la grossesse ou lors de l’allaitement.

Rares et virtuellement inexistants aux doses recommandées, les quelques effets indésirables liés à la prise de valériane se limitent généralement à des malaises gastro-intestinaux légers et passagers.

Prise à hautes doses, la valériane peut causer de la somnolence.

 

AUTRES ESPÈCES :

La valériane phu (Valeriana phu), est parfois cultivée dans les jardins. Elle n’est plus employée pour l’usage médicinal. Le centranthe rouge (Centranthus ruber), ou valériane rouge, est couramment cultivé dans les jardins d’ornement, sous le nom de lilas d’Espagne. La plante est également médicinale.

TUSSILAGE

TUSSILAGE


Tussilago farfara
Famille des Astéracées

NOMS COMMUNS :

Pas d’âne, Pied de cheval, Herbe aux pattes, Taconnet, Herbe de saint Quirin

 

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :

Des mucilages, des tanins, des substances amères, une huile essentielle, des glucides

 

PARTIES UTILISÉES :

Les feuilles et les fleurs

 

DESCRIPTION :

Le tussilage est une plante vivace à rhizome rampant, charnu, rameux. Les feuilles, longuement pétiolées, arrondies, en forme de cœur, dentées, blanchâtres dessous, vert clair dessus, groupées en partant du rhizome, n’apparaissent qu’après la floraison. Les fleurs, visibles de février à avril, groupées en capitules solitaires à l’extrémité des tiges florifères, sont recouvertes d’écailles rougeâtres et cotonneuses. Les fruits sont des akènes oblongs surmontés d’une aigrette blanche comme chez le séneçon.

 

CULTURE ET RÉCOLTE :

Commun en Europe, le tussilage aime les terrains argileux, frais, humides, il peut pousser jusqu’à 2 400 mètres d’altitude. Sa multiplication s’opère par division des touffes ou séparation des rhizomes à l’automne. La récolte des fleurs s’effectue à leur épanouissement, les feuilles à leur complète formation. Elles sont séchées à plat dans des endroits secs et aérés.

 

PROPRIÉTÉS :

- Expectorante

- Tonique

- Antispasmodique

INDICATIONS :

- Toux

- Asthme

- Diarrhée

 

UTILISATION CULINAIRE :

feuilles : en salade et en potage, elles sont riches en vitamines C et en zinc

Potentiellement dangereuse car elle contient des alcaloïdes en faible quantité, l’usage interne de la plante est réglementé dans certains pays

 

 

 

 

 

 

 

 

UN PEU D’HISTOIRE :

Porté aux nues par les médecins de l’Antiquité, couramment utilisé par leurs successeurs, il tomba dans l’oubli à l’avènement de la chimie; «mais, écrivait il y a cent ans un de ses défenseurs, il y a de grosses raisons pour qu’on y revienne».

 

ATTENTION :

En raison de la présence d’alcaloïdes pyrrolizidinques, dont on connaît mal la toxicité, il est vivement recommandé de ne pas prolonger le traitement par les fleurs de tussilage au-delà de 4 à 6 semaines consécutives.

Le tussilage est contre-indiqué chez la femme enceinte ou celle qui allaite.

TRÈFLE DES PRÉS

TRÈFLE DES PRÉS


Trifolium pratense
Famille des Légumineuses

 

 

NOMS COMMUNS :
Trèfle rouge, Miel des prés

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :
Des tanins, des résines, des isoflavones, des coumarines, une huile essentielle

PARTIES UTILISÉES :
Les capitules

 

DESCRIPTION :
Le trèfle des prés est une plante vivace à racine à pivot robuste. La tige, ramifiée, feuillée, pouvant mesurer jusqu’à 50 cm de haut, souvent rougeâtre, est légèrement pubescente. Les feuilles inférieures sont longuement pétiolées, les feuilles sont sessiles. Les folioles composant les feuilles sont ovales ou elliptiques. Elles sony brièvement pétiolées, avec un bord entier ou à peine denticulé, d’un vert vif sur la face supérieure, et plus glauque en dessous. Elles portent généralement une tache claire. Les fleurs, petites, réunies en capitules de forme sphérique, possèdent chacune un calice tubulaire campanulé. Les fruits, petits, sont renfermés dans le calice pubescent

 

CULTURE ET RÉCOLTE :
Répandu dans toute l’Europe, en Asie et en Afrique septentrionale et très commun en France, dans les prés de fauche, les bords de chemins, les champs à sols argileux et frais, il peut se trouver jusqu’à 1500-1600 mètres d’altitude. Les capitules sont récoltées dès leur ouverture, en été.

 

PROPRIÉTÉS :
- Expectorante
- Tonique
- Dépurative
- Diurétique
- Cholagogue

 

 

INDICATIONS :
- Toux
- Bronchites
- Affections cutanées

 

UTILISATION CULINAIRE :

Cueillette

feuilles : sans leur pétiole, presque toute l’année

inflorescences : mai-octobre

Le nectar des fleurs à une saveur sucrée, les feuilles sont riches en protéines complètes

 

fleurs : ajoutées aux salades ou aux desserts, séchées et pulvérisées, elles étaient parfois mélangées à de la farine pour faire du pain

 

feuilles : en salades ou cuites en légume

 

UN PEU D’HISTOIRE :
Le trèfle, qui permet à celui qui en porte quelques brins de se livrer sans danger à la magie, peut servir à un envoûtement d’amour : celui qui a été trempé dans de l’eau bénite, comme dans le Cher, rend irrésistible. En Espagne, le trèfle cueilli à la Saint-Jean et conservé dans sa maison est une amulette précieuse qui, en souvenir de sa présence dans l’étable de Bethléem, reverdit le jour de Noël.
Enfin, rêver de cette plante herbacée est de bon augure.
Les Américains soutiennent que si vous le mettez dans votre chaussure, la première personne du sexe opposée qui vous accompagnera en promenade sera votre futur conjoint. En France, pour que le présage amoureux s’accomplisse, il faut placer le trèfle dans de l’eau bénite (en Lorraine et en Valois), le cueillir à minuit ou une nuit de pleine lune (en Gironde), le mettre dans la poche de celui ou celle qu’on souhaite séduire, et, en Bretagne, se mettre à genoux pour le saisir avec les dents : le trèfle à quatre feuilles arraché dans ces conditions assure également la victoire à la lutte. Selon certains vieux manuscrits d’herboristerie, il est préférable de récolter le trèfle le lundi, d’être à jeun et de lui dire : « Je te veux pour l’amour. » Placer la plante magique dans le missel du prêtre, ou sur l’autel, le temps d’une messe augmente ses pouvoirs ; la passer un instant sous les narines de sa bien-aimée suffit à la rendre amoureuse.

 

ATTENTION :

A éviter durant la grossesse et l’allaitement

THYM

THYM


Thymus vulgaris
Famille des Labiées

 

 

NOMS COMMUNS :
Farigoule, Barigoule, Frigoule, Pote

CONSTITUANTS PRINCIPAUX :
Des flavonoïdes, une huile essentielle, une résine, du tanin

PROPRIÉTÉS :
- Antiseptique
- Tonique
- Diurétique
- Vermifuge

 

INDICATIONS :
- Toux
- Angines
- Anémie
- Goutte
- Rhumatismes

PARTIES UTILISÉES :
Les feuilles et les tiges fleuries

DESCRIPTION :
Le thym est un sous-arbrisseau à racines ligneuses, rameuses, tortueuses. Les tiges, de 10 à 30 cm, sont ligneuses à la base, herbacées au sommet, très diffuses. Les feuilles, opposées, sessiles, très petites, ovales, lancéolées, ont un bord rouge en dessous. Les fleurs, roses, visibles de juin à octobre, sont réunies en glomérules; l’ensemble constitue des grappes terminales feuillées. Le fruit se compose de 4 akènes ovoïdes arrondis.

CULTURE ET RÉCOLTE :
Le thym est très répandu dans toute l’Europe méridionale, il préfère les terrains secs, rocailleux, exposés au soleil, il peut pousser jusqu’à 1 500 mètres d’altitude. Sa multiplication s’effectue par semis au printemps, avec un repiquage 2 mois après, ou par division des touffes. Deux récoltes peuvent être entreprises, en juin et l’autre en septembre. Les tiges sont réunies en bouquets, qui sont suspendus dans des locaux secs et aérés. Après séchage complet, procédez au battage pour détacher les feuilles.

Utilisations officinales : le thym contient une huile essentielle, très aromatique qui lui confère des vertus antiseptiques, toniques, stomachiques et digestives ainsi que sédatives, antispasmodiques, balsamiques et expectorantes.

 

 

 

UN PEU D’HISTOIRE :
Depuis plus de 12 000 ans, le thym accompagne la vie quotidienne des humains, tant pour ses usages médicinaux et cosmétiques que culinaires. Les Sumériens et les Égyptiens de la haute Antiquité l’utilisaient pour embaumer leurs morts. Chez les Romains, on faisait brûler du thym pour purifier l’air et éloigner les animaux nuisibles; on s’en servait aussi pour aromatiser fromages et boissons alcooliques et les militaires en mettaient dans leur bain pour se donner de la vigueur. Au Moyen-Âge, le thym était réputé pour donner du courage aux chevaliers.

 

ATTENTION :

Les rares effets indésirables rapportés sont surtout de nature allergique.